Suite à la 1re guerre du Golfe, apparaît le besoin impérieux d’accroître le réalisme de l’entraînement des forces. Des études et expérimentations sont menées en ce sens. Le 3 mars 1993, une structure expérimentale est créée à Mailly le Camp. C’est de cette impulsion que naît, le 1er octobre 1993, le Centre d'Entraînement Expérimental (CENTEX). Sa mission consiste alors à étudier les caractéristiques d'un futur centre d'entraînement des unités de l'arme blindée et de l'infanterie du niveau du sous-groupement.
Il doit, de ce fait, se consacrer à la mise au point du concept tactique des exercices ainsi qu’à la définition des moyens de simulation nécessaires au réalisme de l’entraînement et au suivi de ces exercices. Il doit également élaborer une démarche pédagogique permettant aux troupes qui viennent s’entraîner d’analyser leur travail en profondeur dès la fin de chaque combat pour en tirer tous les enseignements possibles. « L’ennemi », appelé force adverse (FORAD), est constitué par les troupes de passage venant s’entraîner sur le camp de Mailly.
En 1996, la phase expérimentale s’achève et le centre devient pleinement opérationnel sous une nouvelle dénomination : Centre d'Entraînement au Combat (CENTAC). Il est intégré dès l’année suivante au sein du Centre de Préparation des Forces (CPF) qui vient d’être créé à Mailly le Camp. Le CENTAC appuie dès lors la préparation opérationnelle des sous‐groupements tactiques interarmes mis sur pied par les forces terrestres dans le cadre soit de leur entraînement soit de leur préparation à l'engagement opérationnel.
Depuis 2013, le CENTAC était l’héritier par filiation directe du 5e régiment de dragons, mais la mise en place du nouveau modèle de l’armée de Terre « Au contact » a conduit à la reformation de cette unité comme régiment des forces. Il fallait donc attribuer de nouvelles traditions au CENTAC.
Le 1er juillet 2016, le Chef d’Etat‐Major de l’armée de Terre décide d’attribuer au CENTAC les traditions du 1er bataillon de chasseurs.
Le 12 juillet 2016, le commandant des forces Terrestres, le général de corps d’armée Sainte‐Claire Deville remet le fanion du Premier bataillon de Chasseurs au colonel Benquet, officialisant ainsi la nouvelle appellation « CENTAC ‐ 1er bataillon de chasseurs ».
Intégré au commandement de l’entraînement et les écoles du combat interarmes, le bataillon intervient dans le dispositif de préparation opérationnelle rationnalisée avec pour cible le combat générique haute intensité.
Le 1er janvier 2019, selon les directives du CEMAT, le CENTAC ‐ 1er bataillon de chasseurs reprendra sa dénomination originelle de « CENTAC ‐ 1er bataillon de chasseurs à pied ».

 
Panoramique « Dégâts suite au bombardement
du 3 au 4 mai 1944, Mailly le Camp ».
© Tous droits réservés.

La région de Mailly, à seulement 150 km de Paris, retient dès la fin du XIXe siècle l’attention du haut état-major pour sa situation géographique propice aux manoeuvres. Le camp, créé le 2 juillet 1902, devient rapidement un lieu privilégié d’expérimentation des nouvelles techniques de guerre (notamment pour la récente aviation). Symbole de son implantation, la commune dont il dépend demande et obtient l’autorisation par décret en 1903 d’apposer « le Camp » à son nom original. Ainsi Mailly devient Mailly le Camp.
Lieu de grandes manoeuvres, dans une région stratégique, le camp de Mailly accueille même des troupes de l’armée de la Russie impériale avant la Première Guerre mondiale, jumelées alors avec le 1er bataillon de chasseurs en garnison à Troyes. Le camp sera également témoin des terribles combats du début de la Première Guerre mondiale. En effet, lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, les avant-gardes allemandes atteignent la crête du Mont-Clavet mais doivent se replier au nord du camp quelques jours plus tard, après de violents combats contre les troupes françaises appuyées par les feux du 62e régiment d’artillerie de campagne installé sur les Monts-Marains. Durant cette période, le 1er bataillon de chasseurs fait une halte dans sa progression à Sompuis, village jouxtant le camp.
 Une batterie de 155 mm au tir sur le camp. © A. Nieps.
Une batterie de 155 mm au tir sur le camp.
© A. Nieps. Tous droits réservés.

Le camp est utilisé à partir de 1942 par l’armée allemande. Dans la nuit du 3 au 4 mai 1944, l’infrastructure du camp est entièrement détruite par 1 500 tonnes de bombes larguées au cours d’un raid de bombardement d’environ 380 appareils de la Royal Air Force destiné à détruire les formations blindées signalées dans le camp. Le camp de Mailly s’inscrivait dans la liste des cibles prioritaires. Les pertes sont sévères des deux côtés (Allemands et Alliés), causant également de nombreux morts parmi la population civile. Repris par les troupes américaines et transformé en camp de prisonniers allemands, il repasse sous commandement français et voit s’y installer le 3e régiment d’artillerie. Dans les années 1980, celui-ci sera le premier des cinq régiments d’artillerie à recevoir le système d’armes Pluton de la composante nucléaire préstratégique.
A la suite de la guerre du Golfe au début des années 1990 apparaît le besoin impérieux d’accroître le réalisme de l’entraînement des forces. Des études et expérimentations sont alors menées en ce sens auprès de l’armée de Terre américaine, qui utilise des moyens de simulation depuis le début des années 1980. Le 3 mars 1993, l’état-major de l’armée de Terre décide donc de créer à Mailly le Camp, alors 32e Groupement de Camp – 3e RA, une structure dédiée à cette vocation.


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